Antony Robbins

Chez Jimi Hendrix – A la découverte des bases londoniennes d’une star du rock n’roll

Remarque: Cet article de blog redigé par Antony Robbins a été traduit de l’anglais en français par Krystyna Lowe.

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Il y a cinquante ans ce mois-ci, nous perdions l’un des plus grands musiciens de tous les temps. Jimi Hendrix est décédé dans le quartier de Notting Hill à Londres, le 18 septembre 1970.

Johnny Allen Hendrix est né le 27 novembre 1942 à Seattle. C’est seulement plus tard qu’il adopta le surnom de «Jimi». Il venait d’une famille mélangée qui avait des racines afro-américaines et amérindiennes. Sa grand-mère Nora aurait été un quart Cherokee. Des photos d’elle au début du XXe siècle montrent ses traits fins, qui ressemblent de façon frappante à ceux de son petit-fils.

Après un séjour au Canada, Hendrix retourne aux États-Unis. En 1957 il trouve un ukulélé cassé et apprend tout seul à en jouer. Il passe brièvement dans l’armée américaine au début des années 1960 et puis en 1967 il part vers Londres accompagné de son nouveau manager britannique, Chaz Chandler. En 1969, Hendrix était le musicien de rock le mieux rémunéré du monde à la suite des succès tels que Voodoo Child, Purple Haze et Hey Joe. Il était en tête de l’affiche en 1967 au Monterey Pop Festival de Californie et à Woodstock en 1969. Juste un an plus tard, il trouvait la mort.

Jimi Hendrix photo at Sanctum Soho Hotel. Photo Credit: © Ursula Petula Barzey. Photo de Jimi Hendrix au Sanctum Soho Hotel. Photo Credit: © Ursula Petula Barzey.

Hendrix et Haendel

L’histoire de Jimi est racontée au 23-25 Brook Street, chez Handel & Hendrix, dans le quartier opulent de Mayfair à Londres. Vous pouvez découvrir la maison de l’intérieur en regardant la visite virtuelle. L’appartement était auparavant la maison du musicien baroque George Frideric Handel [écrit comme ça en anglais ; Händel ou Haendel en allemand]. Il fut le premier occupant de la maison : il y emménagea en 1723 et y vécut pendant 36 ans. Jimi, en comparaison, y est resté moins d’un an. Les archives montrent que Haendel payait un loyer annuel de £50 en 1740. Considéré comme le plus grand compositeur de son temps, Haendel composa le ‘Messiah’ et la ‘Water Music’ [suite de « Musique sur l’Eau »]. En 1727, il écrivit Zadok le Prêtre, l’un des quatre hymnes du couronnement du roi George II. Ce morceau fait toujours partie intégrale de la cérémonie du couronnement.

Selon la légende, Hendrix connaissait et appréciait la musique de Haendel. Peut-être s’était-il trouvé un point commun avec le musicien d’origine allemande, qui, comme lui, avait trouvé la renommée et le succès dans un pays autre que le sien. Bien que située dans le quartier huppé de Mayfair, l’ancienne maison de Haendel et Hendrix est assez modeste, mais regorge de rares richesses pour les fans de Hendrix, par exemple sa célèbre guitare écrasée, une Fender Stratocaster que Jimi détruisit pendant son spectacle électrisant au Royal Albert Hall en 1969.

Une force première

Hendrix nous apparaît aujourd’hui comme une sorte de force première. Il peut donc nous paraître surprenant de savoir qu’il choisit ses meubles chez John Lewis, le grand magasin assez guindé d’Oxford Street. C’est dans ce grand magasin que beaucoup de personnes encore aujourd’hui se fournissent pour arranger et décorer leur intérieur. C’est une véritable institution – cependant pas très rock n’roll!

Dans les années 60, tous les membres de l’aristocratie du rock n’roll de Londres se connaissaient. Ils vivaient dans un petit monde fermé, partageant leurs maisons, leurs tailleurs, leurs amant(e)s et bien plus encore. Jimi vécut d’abord avec sa petite amie Kathy Etchingham au 34 Montagu Square. C’est là qu’il écrivit ‘The Wind Cries Mary’. Le propriétaire de sa maison était Ringo Starr. Paul McCartney était le locataire précédent et y composa ‘Eleanor Rigby.’ John Lennon et Yoko Ono y ont vécu après Hendrix, attirant d’ailleurs l’attention des équipes anti-stupéfiants.

British Army jackets from the Victorian era. Photo Credit: © Antony Robbins. Vestes de l’armée britannique de l’époque victorienne. Crédit photo: © Antony Robbins.

Les débuts à Londres

Le lieu du premier spectacle de Jimi à Londres est disputé. Cela dépend sans doute de ce qu’on entend par spectacle. Il y a ceux qui disent qu’il joua un set en privé au Scotch de St James, où il rencontra Etchingham le soir même de son arrivé en Angleterre. D’autres disent que cet honneur appartient à l’ancien club du ‘Bag O ‘Nails’ à Soho, qui s’appelle maintenant ‘The Court’, un élégant club privé. Le journaliste musical Paul Du Noyer affirme – dans les pages de son livre de 2010, ‘In the City: A Celebration of London Music’- que le premier set londonien de Jimi a eu lieu dans un club de Charing Cross Road à côté de Ginger Baker de ‘Cream.’

Le club ‘UFO’ dans la rue Tottenham Court Road était une des boîtes préférées de Hendrix ; elle a disparu depuis bien longtemps. Ce qui n’est pas le cas du ‘Troubadour’ à Earls Court, qui semble être figé dans le temps – mais dans un sens positif. Il dégage un charme bohème et reste populaire après 60 années pendant lesquelles il a accueilli des grands musiciens tels que Bob Dylan, Paul Simon, The Strokes et Jimi Hendrix. Le lieu continue à offrir des concerts presque tous les soirs et attire une foule de pseudo Beatniks. Le dernier concert de Hendrix a eu lieu dans le club de jazz le plus célèbre de Soho (et peut-être du monde entier), Ronnie Scott’s.

Jimi Hendrix en Bohème

Jimi adorait la vie du Londres bohème. Il achetait ses vêtements à Carnaby Street dans le quartier de Soho et au marché de Portobello à Notting Hill. A cause de son goût pour les choses exotiques, on dit que c’est lui qui a introduit les perruches vertes en Angleterre. Il est supposé avoir libéré deux de ces volatiles à Carnaby Street. Il n’y a aucune preuve que c’est vraiment le cas, mais pourquoi laisser la vérité gâcher une bonne histoire?

Carnaby Street in London. Photo Credit: © Ursula Petula Barzey. Carnaby Street à Londres. Crédit photo: © Ursula Petula Barzey.

Vérification

Ce qui est vrai, c’est que la dernière demeure londonienne de Jimi fut le Cumberland Hotel à Marble Arch. Il aimait les hôtels et appréciait surtout l’anonymat de celui-ci. Mais c’était à l’hôtel ‘le Samarkand’, à Lansdowne Crescent, à environ trois kilomètres à l’ouest, à Notting Hill, quartier maintenant à la mode, que Hendrix a passé ses derniers moments lors d’un dîner avec un ami.

C’est à l’hôpital St. Mary Abbot’s de Kensington, maintenant disparu, qu’on a déclaré la mort de Jimi. Les circonstances exactes sont encore contestées. C’est un jeune médecin australien, John Bannister, qui vint à son chevet et qui fit tout son possible pour le sauver. Bien que les barbituriques et le vin rouge aient joué un rôle dans sa mort, le médecin légiste Gavin Thurston déclara la cause de la mort indéterminée.

La musique de Jimi Hendrix était à la fois unique et en avance sur son temps. Sa façon très personnelle de se servir de sa guitare électrique, faisant une vertu spectaculaire d’un fond discordant, était à couper le souffle. Il n’y a aucun doute que son style musical aurait évolué au fur et à mesure de ses innovations. Nous ne pouvons que faire des conjectures sur ce qu’il serait devenu si Jimi n’était pas mort à l’âge de 28 ans.

Jimi Hendrix inspired stained glass window in reception at Sanctum Soho Hotel. Photo Credit: © Ursula Petula Barzey. Jimi Hendrix a inspiré le vitrail de la réception du Sanctum Soho Hotel. Crédit photo© Ursula Petula Barzey.

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Remarque: Cet article de blog redigé par Antony Robbins a été traduit de l’anglais en français par Krystyna Lowe.

Antony Robbins

I’m Antony – aka Mr Londoner – writer, broadcaster and former director of  the Museum of  London.
Currently I run a series of bespoke webinars and virtual tours. Subjects can range from fashion to architecture, from London at war to how the city will emerge from the pandemic. Now lockdown…

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